Dilecta | Francisco Sobrino

 

Year : 2019
Texts: Alfonso de la Torre, Matthieu Poirier, Marjolaine Lévy
Language: français, english, español
208pp. | 23x30cm.
Publisher: Dilecta, Paris, France.
ISBN: 9782373720778

Co-fondateur du GRAV (Groupe de recherche d’art visuel) et considéré comme l’un des représentants importants de l’op art – révélé au grand public par la vaste exposition “Dynamo” au Grand Palais à Paris en 2013, avec notamment Julio Le Parc ou Jesús-Rafael Soto -, Francisco Sobrino ne disposait pas encore d’une monographie à même d’éclairer l’extrême cohérence de sa démarche et la diversité de son travail, et de mesurer son apport à l’histoire de l’art de son époque. C’est l’objectif que se fixe cette publication, qui bénéficie d’un long essai du critique espagnol Alfonso de la Torre et du regard expert du commissaire et historien de l’art Matthieu Poirier. Né à Guadalajara, en Espagne, Francisco Sobrino (1932-2014) commence ses études de peinture et de sculpture à l’Ecole des arts et métiers de Madrid entre 1946 et 1948. Il déménage en Argentine en 1949 et étudie à l’école des Beaux-Arts de Buenos Aires entre 1950 et 1957. Pendant cette période, il rencontre de nombreux artistes et écrivains appartenant au groupe Arte Concreto. Il se tourne alors vers l’abstraction géométrique. A l’école des Beaux-Arts de Buenos Aires, il rencontre également Hugo Demarco, Julio Le Parc et Horacio Garcia Rossi. En 1959, Sobrino s’installe à Paris avec Le Parc et co-fonde le Groupe de recherche d’art visuel (GRAV). En 1960, il commence à faire des reliefs et des constructions en trois dimensions à partir de plastique transparent teinté. Ces oeuvres ont été les premières de ses explorations sur la juxtaposition et la superposition entre le spectateur et l’oeuvre d’art. En 1965, son travail a été inclus dans l’exposition “Responsive Eye” au Museum of Modern Art (MoMA) à New York.
Au-delà de références à Constantin Brancusi, à la grille moderniste de Piet Mondrian, aux systèmes rationnels de Max Bill, à l’intégration de la lumière et de l’espace réels de László Moholy-Nagy ou encore aux théories constructivistes d’Alexander Rodtchenko, Vladimir Tatline et Naum Gabo, la variabilité visuelle des oeuvres de Sobrino relève de la phénoménologie de la perception. Cette discipline, alors en plein essor, noyaute tant le cinétisme européen que le minimal art nord-américain. À mi-chemin entre les deux courants, Sobrino aborde ainsi de façon inédite l’implication sensorielle et le rôle actif du spectateur, ceci avant que Robert Morris ne devienne féru des écrits de Maurice Merleau-Ponty, que Robert Smithson ne déploie ses miroirs dans le paysage naturel ou que Bridget Riley puis James Turrell n’affirment tour à tour que « la perception est le médium».
En 2008, un musée Francisco Sobrino est fondé à Guadalajara, en Espagne. De 2008 à 2012, il réalise de nombreuses expositions, oeuvres monumentales et intégrations architecturales en Espagne et en France.
Le présent ouvrage, richement illustré, se veut avant tout une invitation à l’expérience in vivo, c’est-à-dire dans le temps et l’espace réels, de la mutation, inattendue et vertigineuse, de ces structures essentialistes.