23/10 – 20/12 2025
Galerie Lahumière | Paris | France
L’exposition réunit des œuvres historiques de Victor Vasarely et des peintures récentes de Pierre Mabille, réalisées en 2025. L’ensemble met en dialogue la période abstraite des années 1950 de Vasarely avec une série de reprises contemporaines conçues par Mabille.
Le projet prend pour point de départ un souvenir personnel de Pierre Mabille : la découverte en 1997, au château de Noirmoutier, d’une exposition consacrée à Vasarely. Loin de l’imagerie optique habituellement associée à son nom, cette rencontre révélait un corpus antérieur, marqué par une recherche sur la forme, la couleur et la structure.
Les œuvres de Vasarely présentées ici — parmi lesquelles Tabriz (1950), Siris II (1952-1958) et Garam 2 (1950) — appartiennent à une période charnière de sa production, située avant l’émergence de l’art optique. Dans les cycles Belle-Isle, Gordes-Cristal et Denfert, l’artiste construit un vocabulaire géométrique fondé sur des aplats de couleur et des formes emboîtées, empilées ou cloisonnées. Ces compositions procèdent d’une observation attentive du réel — galets, carrelages, volumes architecturaux — traduite en structures picturales.
La couleur occupe une place centrale dans ces recherches. Ni théorique ni décorative, elle fonctionne comme un champ de tension autonome, où les contrastes entre noirs et jaunes, roses, violines ou verts structurent la perception et l’espace visuel.
En regard, Pierre Mabille présente un ensemble de peintures issues d’un travail de “reprise” — terme emprunté au domaine musical — appliqué ici à la pratique picturale. Ces œuvres ne relèvent ni de la copie ni de l’hommage, mais d’un protocole de dialogue formel. Mabille s’appuie sur des œuvres originales, des reproductions ou des souvenirs, adaptant ses propres règles aux structures de Vasarely pour interroger la circulation chromatique et spatiale entre deux époques.
L’exposition met ainsi en place un dispositif temporel et perceptif : les œuvres de Vasarely et celles de Mabille se répondent, se superposent ou s’écartent, dessinant un champ commun d’expérimentation autour de la géométrie, de la couleur et de la mémoire picturale.