In memoriam | Vera Molnár

Vera Molnár | Budapest | Hungary | 1924-2023

Vera Molnár, née Vera Gács, a été une artiste française d’origine hongroise reconnue pour son approche proche de l’abstraction géométrique. Considérée comme une précurseure de l’art numérique et de l’art algorithmique, elle a exploré divers matériaux et supports tout au long de sa carrière artistique, couvrant des techniques telles que le dessin, le collage, la peinture, la sculpture, la programmation, la photographie, les installations, les estampes et les livres d’artiste.
Sa passion pour l’art a pris naissance à l’âge de 12 ans, inspirée par un oncle peintre amateur. Elle a étudié aux beaux-arts de Budapest de 1942 à 1947, avant de s’installer à Rome à la Villa Médicis, puis à Paris en 1947 avec François Molnár, son compagnon d’études et futur mari.
À Paris, elle a découvert les œuvres de Fernand Léger, Le Corbusier et d’autres peintres abstraits, ce qui l’a incitée à s’intéresser au minimalisme et à l’abstraction concrète.
Son travail artistique a été fortement influencé par l’abstraction géométrique européenne, le mouvement d’art concret de Zurich, ainsi que par des artistes comme Piet Mondrian, Kasimir Malevitch et ceux du Bauhaus. Rencontrant des artistes comme Jesús-Rafael Soto et François Morellet, elle a exploré une géométrie systématique, créant des œuvres basées sur des séries, permutations ou rotations de formes géométriques simples.
Sa contribution majeure à l’art numérique a commencé en 1968, devenant l’une des pionnières dans l’utilisation de l’ordinateur dans la création artistique. Elle a développé le programme Molnart avec François Molnár en 1976, offrant un outil pour expérimenter de manière systématique en peinture.
Elle a développé en 1959 la « Machine imaginaire », inventant des programmes simples pour réaliser méthodiquement ses travaux, préfigurant ainsi l’art algorithmique.
Dans les années 1960, elle a participé à la création du Centre de Recherche d’art visuel (GRAV), explorant des formes artistiques mais gardant une distance vis-à-vis des nouvelles tendances pour développer une peinture « systématique », fondant ainsi les bases du « minimalisme à la française ».
Tout au long de sa carrière, elle a exposé dans de nombreux lieux prestigieux à travers le monde, et en 2022, elle a fait don de centaines d’estampes à la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art de Paris.